Comme à chaque édition et grâce au soutien indéfectible de ses partenaires, l’Association des Editeurs de Tahiti et des îles en collaboration avec la Maison de la Culture, invite des auteurs, illustrateurs et artistes internationaux à participer au Salon « Lire en Polynésie ». Pour sa 18e édition, le thème « Langues » a été retenu, sujet captivant et propice aux échanges, aux regards croisés et à l’interaction entre écrivains invités et polynésiens, intervenants et public.
L’Association des éditeurs de Tahiti et des îles vous donne rendez-vous à la Maison de la culture du jeudi 15 au dimanche 18 novembre.
Originaires du Pacifique (Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande), des États-Unis mais aussi de métropole, leurs plumes métissées et engagées ne manqueront pas de vous faire découvrir leurs univers littéraires, poétiques et artistiques, autour du thème « Langues ». A travers leur parcours de vie, leurs expériences, leurs recherches et leurs découvertes, ils confronteront avec le public leurs points de vues, leurs combats et leurs hypothèses. Avec humour, cynisme, observation, lyrisme, sensibilité ou encore, grâce aux témoignages, ce sont bien leurs visions du monde et leur utilisation de la langue et de la richesse de ses mots qui contribuent à construire une réflexion collective. En tout cas, à ouvrir le débat…
Liste des invités confirmés, pouvant évoluer jusqu’à la réalisation de la manifestation.
PATRICIA GRACE, écrivain maorie (Nouvelle-Zélande)
Patricia Grace est romancière et nouvelliste, elle est l’une des voix contemporaines les plus respectées de la Nouvelle-Zélande. Elle fut, dans les années 70, l’une des instigatrices du débat idéologique qui anima l’arène politique, artistique et littéraire de son pays. Patricia Grace décroche le Prix Neustadt, que l’on surnomme le petit Nobel… Reconnaissance internationale pour cette écrivaine maorie, fer de lance des littératures du Pacifique.
Elle signa « Waiariki » en 1975, ouvrage qui fit date puisqu’il marquait la toute première publication par une femme d’origine maorie d’un recueil de nouvelles. Sans nostalgie ni sentimentalisme, elle s’attache à brosser le portrait d’une grande variété de personnages fictifs issus d’une société qu’elle connaît de façon intime et dont la langue et la culture furent longtemps ignorées.
A l’occasion du salon « Lire en Polynésie », elle présentera ses deux dernières parutions : Chappy, son septième roman traduit en français, et un album jeunesse Haka, la véritable histoire, édités par Au vent des îles
HIMIONA GRACE, artiste et réalisateur maori (Nouvelle-Zélande)
Formé à Pacific Films à Wellington en Nouvelle-Zélande, Himiona Grace a un profil artistique hors norme : il a composé des musiques de courts métrages et programmes télévisés, s’est fait remarquer comme en tant que photographe (récompensé d’un Award), il a également produit plusieurs films dont The Pā Boys en 2014.
Ce road-music-movie nous emmène sur les routes d’une Nouvelle-Zélande moderne, aux côtés d’un trio de jeunes musiciens de reggae. Un voyage musical sur les terres de leurs ancêtres, avec qui ils se reconnectent chaque jour un peu plus, en même temps qu’ils découvrent un pays sauvage plein de mystères et une aventure révélatrice des traits majeurs de cette culture maorie.
SELINA TUSITALA MARSH, poète maorie (Nouvelle-Zélande)
Née en 1971 à Auckland d’une mère originaire de Tuvalu et des Somoa et d’un père aux origines anglaises, écossaises et françaises. Première femme polynésienne à obtenir un doctorat à l’Université d’Auckland, suite à sa thèse intitulée Ancient banyans, flying foxes and white ginger: Five Pacific women writer (2004). Elle est depuis professeur au département « Drame et Écriture » où elle enseigne l’écriture créative, les littératures du Pacifique et de Nouvelle-Zélande.
L’une des rares femmes maories à se dédier à la poésie, elle est reconnue comme l’une des plus grandes plumes de sa génération. Son combat engagé tend à donner ou redonner la parole aux communautés du Pacifique, aux femmes en particulier.
Primée à de nombreuses reprises lors de festival littéraires de par le monde, ses poèmes sont aujourd’hui traduits en plusieurs langues, dont le français. En 2016, elle a notamment composé un poème ‘Unity’ pour la reine Elizabeth II, déclamé dans la chapelle de Westminster à l’occasion d’un comité international du Commonwealth.
Son recueil de poèmes Casse-Calebasses (éditions Les petites allées), traduit par Anne Magnan-Park, sera présenté à Lire en Polynésie.
SANDRINE BEAU, auteur jeunesse (France)
Sandrine Beau aime bien quand ça n’est jamais pareil. C’est sûrement pour cette raison qu’elle a été animatrice radio, réalisatrice de films vidéo, clown ou encore Madame Météo. Maintenant, elle écrit des histoires pour les enfants, seule ou avec d’autres auteurs, parce que travailler à plusieurs, c’est rigolo !
Ses histoires ont été publiées chez Milan éditions, P’tit Glénat, Belin Jeunesse, Grasset Jeunesse, Les 400 coups, Talents Hauts… Ou encore jouées sur scène, par la Compagnie théâtrale Teraluna.
Sa bibliographie colorée et vivante va de l’album pour tous petits aux romans pour adolescents. Éditée par plusieurs maisons de référence dans la littérature jeunesse, nombre de ses ouvrages ont été primés au cours des dernières années.
Elle vient notamment de remporter le Prix Incorruptibles 2018 (catégorie CE2 – CM1) pour Le garçon qui parlait avec les mains, illustré par G. Doumont, aux éditions Alice Jeunesse.
DAVID FAUQUEMBERG, romancier (France)
Ecrivain et traducteur (anglais et espagnol), notamment du prix Nobel sud-africain Nadine Gordimer (Vivre à présent, chez Grasset), de R.L. Stevenson (Le Club des suicidaires, chez Arthaud), de l’Ecossais James Meek (Un acte d’amour, Nous commençons notre descente et Le cœur par effraction chez Métailié), du Chilien Luis Sepúlveda (La fin de l’histoire chez Métailié), des Américains Willy Vlautin (Motel Life et Plein Nord, chez Albin Michel, coll. « Terres d’Amérique ») et T.J. English (Nocturne à la Havane et La cité sauvage aux éditions de la Table Ronde), des Canadiens Robert Hunter (Les Combattants de l’Arc-en-Ciel, chez Gallmeister) et Annabel Lyon (Le Juste milieu et Aristote, mon père aux éditions de la Table Ronde), il est également reporter pour les revues XXI, Long cours, Géo, Desports, Holiday… Depuis 2010, il est membre du jury du Prix Nicolas-Bouvier.
Son dernier roman Bluff invite à un voyage au cœur d’une campagne de pêche dans le sud de la Nouvelle-Zélande, écrit à la suite d’un séjour de plusieurs mois dans le Pacifique, en Polynésie française notamment.
PIERRE FURLAN, romancier et traducteur (France)
Après une adolescence en Californie et des études à l’université de Berkeley, il s’est installé à Paris. Pierre Furlan, romancier, nouvelliste, traducteur (de Paul Auster, notamment) et critique de théâtre, a noué un lien particulier avec la Nouvelle-Zélande en traduisant trois de ses écrivains actuels : d’abord Alan Duff, puis Elizabeth Knox et Geoff Cush. C’est dire que la Nouvelle-Zélande, où il vient pour la première fois, nourrit depuis longtemps son imaginaire. Le décalage entre cet imaginaire et la réalité qu’il découvrira devrait être source de fiction – car c’est là, dans le dérangement du familier, que Pierre Furlan aime situer son travail d’écrivain, comme le montre clairement le recueil de nouvelles L’Atelier de Barbe-Bleue (Actes Sud, 2002). Il séjourne à la résidence d’écrivain, le Randell Cottage, et publiera Le rêve du collectionneur en 2009, édité par la maison polynésienne Au vent des îles.
Un nouveau cycle dans le Pacifique reprend de plus belle en 2013, avec la publication aux éditions Esperluète du recueil de nouvelles Paekakariki, livre illustré par le plasticien Olivier Sonck. Un nouveau projet l’attire au Vanuatu en 2013, et c’est dans cet archipel océanien que se situe en partie son prochain roman, Le livre des îles noires paru en 2018, aux éditions Au vent des îles.
MICHEL RABAUD (France)
Ancien élève de l’ENS-Ulm (1966-1970) et agrégé de lettres classiques (1969), Michel Rabaud a commencé sa carrière comme professeur de littérature française à l’Institut Français du Royaume-Uni (1973-1982). De retour à Paris, il a rejoint le ministère de la culture, où il a été successivement : Chef de bureau puis Inspecteur du théâtre et des spectacles (1982-1995), Chargé de la politique d’éducation artistique et culturelle (1995-2003) et Chargé de la maîtrise de la langue et du plurilinguisme à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (2003-2010). Michel Rabaud est également pianiste, chef d’orchestre et compositeur.
Dans ces dernières fonctions, il a pu mettre à profit ses compétences de linguiste en organisant l’élaboration du référentiel de base A1.1 pour l’apprentissage du français par les migrants. Il a par ailleurs piloté et suivi la réflexion sur la situation de plurilinguisme, faisant évoluer la position « français seulement » qui dominait dans la doctrine de l’Éducation nationale. Grâce au soutien de nombreux chercheurs, la situation de plurilinguisme des enfants est aujourd’hui bien en compte dans les écoles, et enfin considérée comme un atout et non comme un handicap. Il a été, de 2003 à 2010, Haut fonctionnaire de terminologie et de néologie pour le ministère de la culture, organisant le travail des commissions spécialisées chargées de l’enrichissement de la langue française.
Il présente deux traductions inédites de James Norman Hall, La jambe du Docteur Dogbody et L’île perdue, publié par les éditions ‘Ura.
GODEFROY DU MESNIL (France)
Parisien d’origine, Godefroy du Mesnil a également vécu en Angleterre, à Tours, à Arras, en Centrafrique, à Bordeaux et huit années en Polynésie française. Magistrat depuis près de trente ans, d’abord juge d’instruction puis juge de l’application des peines, enseignant cette fonction à l’Ecole nationale de la magistrature, puis président du tribunal correctionnel de Papeete et, pendant plus de dix ans, juge aux affaires familiales, il exerce désormais à Nantes.
Passionné par l’amélioration des relations humaines, en particulier dans le couple et la famille, il est père de cinq enfants, les deux derniers nés en Polynésie française.
Il présente son ouvrage Juge au coeur de 10 000 familles, publié par Haere Pō.
DORA WADRAWANE, écrivain (Nouvelle-Calédonie)
Dora Wadrawane, née le 18 octobre 1984, à Nouméa, est originaire de la tribu de Padawa, au nord-est de l’île de Maré, dans l’archipel des Loyauté. Elle grandit à Nouméa, mais passe l’essentiel de son adolescence à Lifou. Diplômée d’une licence de Langues et cultures régionales à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, elle poursuit ses études en licence et master d’Anthropologie à l’Université de Rennes jusqu’en 2008.
L’éloignement et la nostalgie du pays la poussent à écrire L’Hom Wazo (éd. Madrépores, 2009), un roman qui souligne, selon elle, « le rôle du boucan, dans la manière kanak d’appréhender le monde ». À travers ce récit, elle souhaite mettre en exergue la façon de penser des jeunes îliens : « Je voulais que, dans cette histoire, les jeunes de chez moi puissent se reconnaître ! », dit-elle. Dora Wadrawane puise volontiers son inspiration dans les croyances populaires kanak et les histoires traditionnelles qu’elle aimait écouter lorsqu’elle était enfant.
Son roman a été primé en 2009 par le Prix Lagneau et en 2017 par le Prix Vi Nimö lors du SILO à Poindimié.
ISMET KURTOVITCH, dramaturge (Nouvelle-Calédonie)
Parallèlement à ses carrières enseignantes, militantes et scientifiques, Ismet Kurtovitch a écrit plusieurs pièces de théâtres. Il a d’abord adapté en 1982 La Putain respectueuse de Jean-Paul Sartre, version représentée sur scène sans publication. En 2000, une deuxième de ses pièces, Pastorale calédonienne, est montée sur scène au Centre culturel Tjibaou par la compagnie Calédofolies – Les Incompressibles, avant d’être traduite en anglais et publiée à Suva en 2002. Cette version anglaise, A Caledonian pastoral, est produite en Nouvelle-Zélande en 2013. En 2003, c’est au tour de la revue théâtrale Coulisses de publier L’Affaire du lieutenant américain Forrest B. Crumpley. Celle-ci est intégrée à la pièce Les Comédies broussardes, créée sur scène en 2005 pour la compagnie Calédofolies – Les Incompressibles à nouveau, dont l’une des représentations fait l’objet d’une captation vidéo et d’une diffusion télévisuelle. Cette pièce est à son tour publiée en 2013 et primée par le Prix Popaï 2017 en littérature, lors du SILO de Poindimié.
NICOLAS KURTOVITCH, écrivain, poète, dramaturge (Nouvelle-Calédonie)
Licencié de géographie à l’université d’Aix-en-Provence, il dédia sa carrière à l’enseignement jusqu’en 2010. De 2011 à 2014, il est chargé de mission pour la culture et les dispositifs jeunesse à l’assemblée de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie. Il est aujourd’hui Président de la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie.
Son premier recueil de poésie, Sloboda, paraît en 1973, il a 18 ans. Et depuis s’enchaînent les romans, nouvelles, jusqu’aux albums jeunesse et aux pièces de théâtre. Ce « touche-à-tout » littéraire se définit comme « un auteur ancré dans son île natale mais ouvert sur le monde et refusant toute identité exclusive ».
Il a reçu en 2003 le Prix poésie du Salon du livre insulaire d’Ouessant pour Le piéton du dharma. En 2007, il a été accueilli au Randell Cottage, résidence d’écrivains située à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Et dans ce cadre, il fut le poète invité de la remarquable revue néozélandaise de poésie, Poetry NZ. En 2008, il est invité en tant que lauréat du Prix de poésie Antonio Viccario (pour l’ensemble de son œuvre) au festival de Poésie de Trois Rivière (Québec) et en 2009, au festival de poésie de Mexico et de Morilla. Il reçoit en 2011 le prix Popaï de la littérature Néo-Calédonienne pour son roman Les heures italiques, ainsi que le prix Vi Nimö des lycéens pour son recueil de poésie Les arbres et les rochers se partagent la montagne.
Membre et fondateur de l’association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Kurtovitch est également membre de la Société des gens de lettres. Il a été fait chevalier des Arts et des Lettres en 2004. En 2005, il a contribué à créer le Centre géopoétique de Nouvelle-Calédonie, en lien avec l’Institut de Kenneth White.
CATHIE MANNÉ (Nouvelle-Calédonie)
Le livre est cœur de la vie de Cathie Manné. Depuis toute petite, elle sent une attraction irrésistible. Elle s’y est refusée, un temps, se lançant dans des études de commerce. En 1994, une rencontre a changé le cours de son existence. Laurence Viallard, fondatrice des éditions Grain de Sable, l’a ramenée à ses premières amours.
Elle représente les livres calédoniens lors de manifestations littéraires régionales et nationales avec Lire un pays… la Nouvelle-Calédonie, antenne de la Maison du livre de la Nouvelle-Calédonie.
CHRISTOPHE AUGIAS (Nouvelle-Calédonie)
Directeur de la bibliothèque Bernheim en Nouvelle-Calédonie, un établissement public vieux de plus d’un siècle implanté à Nouméa, Poindimié (côte est) et Koné (côte ouest).