Caty et Gilbert Banneville sont en couple sur la scène littéraire comme dans la vie. Ils signent pour cette nouvelle édition du salon du livre Le voyage de la flûte de roseau aux Marquises, un album jeunesse proposé par les éditions Haere Po.
La première fois que la peintre Caty Banneville a exposé à la Maison de la culture, une chorale chantait un morceau de Josquin Des Près dans la salle voisine.
« C’est la musique qui accompagnait mon travail quand nous étions aux Marquises », précise l’artiste. Les chanteurs sont venus au vernissage et ont chanté à nouveau. « J’ai pris une toile, je l’ai découpée en autant de morceaux qu’il y avait de chanteurs. C’était magique ! »
Le lendemain, Caty Banneville se mettait en route pour trouver un éditeur susceptible de publier leur premier livre à elle et son mari Gilbert. « On m’a parlé des éditions Haere Pō que j’ai contactées. » Denise Koening l’a reçue et, pour se présenter, à eu ces mots :
« Caty, j’ai chanté le morceau de Joaquin Des Prés pour toi au vernissage, pourquoi ne m’as-tu pas dit que vous écriviez un livre ? Tu as carte blanche ! » Ainsi commençait la vie littéraire du duo.
Gilbert est un homme heureux qui a vécu pleinement ses passions : enseignement, lecture, haute-montagne, musique, lutherie et bien sûr écriture. « Je collabore depuis 37 ans avec la femme de ma vie. Nous avons une ribambelle d’enfants et de petits-enfants merveilleux. » Pour Caty, Gilbert est un conteur. « Avec trois mots cités par ses petits-enfants, il peut inventer une histoire qui dure des heures. »
Caty se dit « femme peintre, mère et grand-mère », « peintre en voie d’écriture ». Elle a écrit tous les jours depuis l’âge de 15 ans. « La toile est aussi blanche que la page chaque matin. » Gilbert précise : « elle est tombée dans la marmite toute petite. Sa féminité a fait le reste. J’ai la chance de vivre au milieu de sa peinture dont je suis le premier critique. Grand et terrible privilège dans les périodes de doute ! »
Ensemble, ils sont les auteurs de livres de littérature jeunesse. Gilbert raconte leurs travaux : « chacun raconte, sans concertation préalable, la même histoire, la juxtaposition des deux récits ou des deux lettres parallèles est un des concepts de notre travail ». En fait, « lui écrit, il me lit, je critique, il déteste mais il revoit. Nous discutons, il réécrit. Ses textes, je les vois en images ». Et c’est ainsi que tout fonctionne.
En guise de conclusion, à la question « À qui vous adressez-vous quand vous créez des livres ? », Caty répond : « à tout le monde, aux enfants, aux adultes, aux vivants, aux esprits, aux ancêtres. À ceux que j’aime. »
Voyage d’une flûte de roseau aux Marquises
Te koute‘e o te vivo kakaho
Dans le sillage d’une flûte en roseau péruvienne se dessine la rencontre entre les peuples de l’Amérique du Sud et de l’Océanie — ainsi qu’une belle histoire d’amour entre une jeune fille de la vallée de Hakaui à Nukuhiva et un jeune garçon qui a quitté ses Andes natales.
Illustré par Caty Banneville, le texte français de Gilbert Banneville et marquisien de Marie-Christine Teikitohe rend compte de ce moment mémorable.