Jean-Christophe Tixier
Se projeter dans un ailleurs
Il a déjà écrit vingt-cinq romans jeunesse. Certains s’adressent au 7-12 ans, d’autres aux 9-12 ans. Il écrit également pour les adultes. Pourtant, Jean-Christophe Tixier n’est pas un littéraire. Il n’est même pas issu d’une famille de lecteurs, de professeurs de français ou encore de bibliothécaires. « Je suis plutôt scientifique. J’ai été professeur d’économie. J’ai adoré, c’est une passion. » Mais ce qui l’intéressait, ce n’étaient pas les chiffres, mais la dimension sociale et historique de cette discipline qui lui « donne à voir le monde ». Il a rencontré l’écriture à trente-huit ans. Il a voulu raconter l’exode de sa grand-mère qu’il a considéré comme beau et romanesque. « Je voulais partager ça avec elle et le reste de ma famille. » Aujourd’hui, il a cinquante-deux ans et il continue à écrire. À l’entendre la littérature jeunesse, très riche et créative, n’a pas de tabou. Tous les sujets peuvent être abordés, la migration, la justice, l’environnement, la place des minorités… à condition de prendre les précautions qu’il convient. Sa fibre de professeur n’est jamais très loin. Il se sert des mots pour aborder des thèmes importants en faveur d’êtres en construction. « On est dans un monde qui regorge de clichés, les débats sont binaires, le monde refuse la complexité, la notion du temps, la réflexion, l’analyse. » Il met tout en perspective, comme un lanceur d’alerte. Il ouvre le débat et permet à ses lecteurs de se projeter dans un ailleurs. En attendant le salon, Jean-Christophe Tixier se projette, lui, sur une île. Celle de Tahiti.
traqué sur Landes [Éd. Rageot, 2016]
L’histoire se passe à Belle-Île-en-Mer. Une île française qui se trouve dans l’Atlantique. Sur cette île, un bagne pour adolescents a été construit en 1880. Il a gardé ses portes ouvertes des années durant. En 1934, un surveillant frappe trop fort, sans doute plus que d’habitude et une émeute éclate. Une centaine de garçons s’échappent et gagnent la lande. Parmi eux, Gab les yeux gris, le Râleur et quelques autres tentent de trouver des vêtements et un abri sûr pour échapper à la traque. Gab croise bientôt la route d’Aël. Elle connaît le coin comme sa poche et, elle aussi, est en train fuir. Ce livre est tiré d’une histoire vraie. Une fiction proche du documentaire qui présente un intérêt historique majeur.