Lauréats de la résidence d’écriture 2023

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L ‘AETI, grâce au soutien, du Pays, avec le ministère de la culture et le ministère de l’éducation, et de l’Etat (FEAC et Fonds Pacifique) a lancé le 15 mars dernier, l’appel à candidature des résidences d’écriture 2023. Les inscriptions se sont clôturées le 1er juin. 

Les critères de recevabilité des dossiers étaient les suivants : être natif.ve ou résident.e de Polynésie ou des pays du Pacifique, avoir été publié.e par une maison d’édition et avoir un projet d’écriture.

L’organisation a reçu 10 dossiers recevables, 1 pour la résidence d’écriture dédiée à un.e auteur.rice de Polynésie et 9 dossiers pour la résidence d’écriture dédiée à un.e auteur.rice du Pacifique (2 du Vanuatu, 1 d’Australie, 1 de Papouasie Nouvelle-Guinée, 3 de Nouvelle-Zélande et 2 de Nouvelle-Calédonie).

 

2 comités de sélection distincts ont été mis en place pour l’étude des candidatures : 

Les membres du comité résidence polynésienne prenant part au vote étaient:

Chantal Spitz écrivaine polynésienne

Titaua Peu écrivaine polynésienne

Pascale Grand du CLEM (Centre de Lecture et Médiathèque) représentant le ministère de l’éducation

Emmanuelle Charrier directrice de la Mission des Affaires Culturelles du Haut-Commissariat

 

Les membres du comité résidence océanienne prenant part au vote étaient:

Chantal Spitz écrivaine polynésienne

Titaua Peu écrivaine polynésienne

Pascale Grand du CLEM (Centre de Lecture et Médiathèque) représentant le ministère de l’éducation

Emmanuelle Charrier directrice de la Mission des Affaires Culturelles du Haut-Commissariat

Jean Anderson, traductrice et spécialiste de la littérature océanienne

Mireille Vignol, traductrice et spécialiste de la littérature océanienne

 

Exercice difficile pour les membres qui ont été séduits par les différents dossiers présentés tant par leur contenu, leur démarche que par leur diversité.

Les deux comités ont longuement débattus autour des projets présentés. Les candidatures étaient pour la plupart très pertinentes , audacieuses et porteuses de beaux projets. Les comités ont eu la lourde tache de ne retenir que les 2 lauréats. L’ensemble des membres ainsi que les organisateurs souhaitent une nouvelle fois remercier tous les candidats et leur transmettre tout leur soutien et leur voeux de réussite pour leur projet d’écriture.

Et c’est avec grand plaisir que les membres du comité, et de l’Association des éditeurs de Tahiti et des îles et ses partenaires rendent aujourd’hui public les décisions des deux comités. 

Le Lauréat de la résidence d’écriture polynésienne est Mourareau.

Le Lauréat de la résidence d’écriture océanienne est Marcel Melthérorong, auteur du Vanuatu.

Leur parcours ainsi que leur projet d’écriture accompagnés des perspectives de rencontres avec les élèves de Polynésie ont permis de convaincre les jurys. 

 

Pour rappel ces résidences permettent aux auteur.rices lauréat.e.s de bénéficier de 2 mois, uniquement dédiés à leur projet d’écriture. Les résidences prévoient des possibilités de séjour dans 1 ou 2 îles de polynésie française sur une durée de deux mois, dans des pensions de famille. A cette occasion les lauréat.e.s profitent bien sûr d’un cadre propice à l’avancée de leur projet d’écriture et profitent de ces séjours pour participer à des rencontres et échanges sur le métier d’écrivain avec les scolaires et public des îles concernées. 

 Ces deux résidences se tiendront entre septembre et décembre 2023.

Comité de selection : Chantal Spitz, Titaua Peu, Pascale Grand, Emmanuelle Charrier, Jean Anderson, Mireille Vignol

L’auteur est né en fin 1991 sur Tahiti. Il passa la première partie de son enfance au sein de la bourgeoisie urbaine de Papeete, parmi celle qui a des avenirs tout tracé le long du circuit des écoles privées catholiques de la capitale. Un drame familial a poussé la famille à habiter dans l’archipel des Gambiers, période durant laquelle l’auteur a suivi des cours par correspondance entre la mer et la montagne. Le passage à Mangareva, qui au départ était un exil, s’est présenté comme un rite initiatique. Celui de la rencontre avec cette Polynésie rurale et ultrapériphérique, celle d’un village, Rikitea, si atypique et pourtant vidé d’une génération, les jeunes étant eux- mêmes contraints de poursuivre leurs études en internat. Vivre dans ce milieu a permis à l’auteur d’être témoin des nombreuses dynamiques socio-économiques de ces territoires, notamment d’assister aux bouleversements liés à l’essor de l’économie de la perle à partir des années 2000.

Après un baccalauréat passé à Tahiti, l’auteur intègre l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. L’auteur a consacré ses années d’études principalement à la littérature et au cinéma. Il parle couramment le russe après dix-huit mois passés à Moscou, ayant bénéficié d’un programme d’échange universitaire. Également, il a été l’auteur de deux mémoires dans le cadre de ses études universitaires. Une fois diplômé, l’auteur est revenu en Polynésie passer les concours de la fonction publique territoriale. Admis, il démissionne au bout de quelques mois. 

L’auteur commence la rédaction de son premier roman durant ses études. Méridien Zéro, un roman noir et apocalyptique qui a fait sa sortie nationale en mars 2020 et qui rattrapé par l’actualité, a fait passer l’œuvre inaperçue. L’auteur vit toujours à Papeete et travaille désormais dans le secteur privé dans une société de la santé numérique.

Bibliographie :

2020 : Méridien Zéro, Éditions Au Vent des Îles, 2020, 248 p

Marcel Melthérorong est l’un des acteurs incontournables de la scène culturelle du Vanuatu.
Né en 1975 en Nouvelle-Calédonie, de famille vanuataise émigrée, il fait ses études à Bourail. Après quelques problèmes avec la justice pour des faits de délinquance mineurs, il se décide en 1994 à changer totalement de vie en quittant le Caillou pour retrouver ses racines au Vanuatu. 

A son arrivée, il ne parle ni le bichelamar ni la langue de Vao, le village de ses ancêtres à Mallicolo. Il se sent déraciné. Il entreprend alors une initiation linguistique et culturelle. Avec une grande volonté, par le biais de ses différents engagements dans la société ainsi 

que par les chemins de la coutume, la kastom, il réintègre pleinement au fil des ans sa place au sein de son peuple et de son clan. Marcel Melthérorong décide de s’investir pleinement dans la vie culturelle de Port-Vila. Très rapidement, l’Alliance Française le recrute et l’envoie à Tanna pour gérer durant 2 ans l’annexe de Lowanatom. Ensuite, il intègre pour quelques années l’équipe de Port-Vila et participe notamment à l’organisation de concerts et spectacles, de manifestations d’ampleur comme la Fête de la Musique et les Nuits FrancoSonik. Au début des années 2000, il travaille pour le Centre Culturel du Vanuatu et gère durant deux ans un programme destiné aux jeunes. Par la suite, il décide de se consacrer plus intensément à sa vie d’artiste et n’accepte alors que des contrats à durées limitées pour conserver une certaine liberté. Il contribue en 2007 à la coordination des Premières Rencontres de la Francophonie, en 2008 à l’organisation des Premières Assises des Arts Océaniens et celle du 3ème Festival National des Arts. Il crée le Premier Festival des Arts de la Parole. Et intervient depuis, toujours pour l’Alliance française, pour la coordination d’événements culturels et artistiques d’envergure. Parallèlement, il fonde avec Monika Stern, une ethnomusicologue française, Tura Nambe, un centre musical. 

Marcel Melthérorong est un musicien exceptionnellement doué. Auteur-compositeur- interprète, sous le pseudonyme Mars Melto, il a crée deux groupes très remarqués : XX Squad et Kalja Riddim Klan. Cette dernière formation et son centre musical Tura Nambe ont un point commun, l’expression de son désir de faire dialoguer les cultures mélanésienne et occidentale. Marcel Melthérorong est également écrivain. En 2007, il écrit son premier roman, Tôghàn, publié aux Editions Alliance Française du Vanuatu. Il s’agit d’un premier roman à double titre. En effet, c’est aussi le premier roman écrit par un Ni-Vanuatu.

Tôghàn retrace des événements d’années difficiles dans une sorte d’auto-fiction. Il s’agit d’une œuvre originale et sincère qui dévoile, entre ombre et lumière, les aspirations d’une jeunesse océanienne en perte de repères. À Nouméa comme à Port-Vila, il semble en effet ardu de concilier, sans heurt, modèle occidental et valeurs mélanésiennes.
Tôghàn est dès sa sortie remarqué par la critique et connait un succès populaire. Il s’est d’ailleurs retrouvé parmi les six ouvrages en compétition pour le Prix RFO 2007. Il est surtout remarqué par Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui vient alors d’écrire Raga, le Continent invisible, où il est question de l’île de Pentecôte en particulier. Pour le Prix Nobel de littérature, « avec Marcel Melthéorong, la famille de la littérature francophone s’enrichit d’une voix nouvelle, originale… ». Tôghàn a été réédité en 2009, avec un avant-propos de Jean-Marie Gustave Le Clézio, et à nouveau en 2020. Il est le best-seller du Vanuatu. Nagaemas son second roman parait en 2011. 

Marcel Melthérorong et Fred Fontes en 2020 commencent la réalisation de Stamba Blo Fridom un triptique documentaire consacré à l’indépendance du Vanuatu. La trilogie Stamba Blo Fridom retrace le parcours de l’archipel vanuatais vers l’indépendance en s’appuyant sur les mémoires individuelles des acteurs de cette histoire. 

Marcel Melthérorong vit aujourd’hui au village d’Erakor avec sa femme Aline et leurs enfants : Weedy, Héléna, Zadig et Jahyad-Kanake. Il aspire à une vie simple, en harmonie avec la nature. Il se consacre à la littérature et à la musique. 

Bibliographie :

2007 : Tôghàn, Editions Alliance française du Vanuatu

2009 : réédition de Tôghàn, Editions Alliance française du Vanuatu 2011 : Nagaemas, à paraître aux Editions Alliance française du Vanuatu

2019 : Parution de la nouvelle « Transit ville » au sein de l’ouvrage collectif Pirogues à la dérive

2020 : réédition de Tôghàn, Editions Alliance Française du Vanuatu