Selina TUSITALA MARSH – La Nouvelle-Zélande est ma maison, mais je suis citoyenne d’Océanie

Lire en Polynésie 2018

Les ancêtres de Selina Tusitala Marsh viennent des Samoa, de Tuvalu, de Grande Bretagne, d’Écosse, de France. Elle est la voix des peuples Pasifika, ces personnes descendantes d’îliens du Pacifique. Pour eux, elle écrit en faisant rimer, elle déclame pour faire rayonner une culture qui gagne doucement en reconnaissance. « Je suis née à Aotearoa, […]

Les ancêtres de Selina Tusitala Marsh viennent des Samoa, de Tuvalu, de Grande Bretagne, d’Écosse, de France. Elle est la voix des peuples Pasifika, ces personnes descendantes d’îliens du Pacifique. Pour eux, elle écrit en faisant rimer, elle déclame pour faire rayonner une culture qui gagne doucement en reconnaissance.

« Je suis née à Aotearoa, Nouvelle- Zélande. Ma mère a des origines des îles Samoa et Tuvalu, mon père est né en Nouvelle-Zélande de parents venant de Grande-Bretagne, d’Écosse et de France. La Nouvelle- Zélande est ma maison, mais je suis citoyenne d’Océanie et représentante de la communauté Pasifika. » Un terme qui fait référence aux insulaires du Pacifique.

Comme son aînée Patricia Grace, Selina Tusitala Marsh est une pionnière. Elle est la première femme d’une île du Pacifique à avoir décroché un doctorat d’anglais à l’université d’Auckland grâce à une thèse portant sur des femmes auteures. Depuis, elle enseigne dans cet établissement au département Drame et Écriture. En parallèle, elle écrit.

C’est une poétesse. Écrire est un moyen pour elle de se (re)connaître.

« Les pages sont des espaces pour le son des voix qui ne trouvent pas d’écho ailleurs. Ou si peu. L’écriture en général et la poésie en particulier m’offrent un retour sur moi-même. Elles permettent au monde d’être à la fois courageux et terrifiant, drôle et romantique, bruyant et calme. »

Selina Tusitala Marsh espère que d’autres se retrouvent dans ses écrits et cite Maya Angelou, une poétesse, écrivaine, actrice et militante américaine : « Un oiseau ne chante pas parce qu’il a des réponses, il chante parce qu’il a des chansons ». Pour Anne Magnan-Park, traductrice, Selina Tusitala Marsh « suit une démarche très similaire à celle de Patricia Grace, bien que leur style soit très différent. Selina s’attache à inscrire un florilège de voix émanant des insulaires du Pacifique, un terme qui fait référence à l’un de ses poèmes les plus connus intitulé Fast Talking PI. Elle s’approprie ce terme bien qu’il ait des connotations coloniales négatives mais elle préfère en général le terme Pasifika (ou ses déclinaisons). Elle hérite des changements positifs opérés par Patricia Grace et ses contemporains mais auxquels vient s’ajouter le contexte de l’immigration. »

L’œuvre de Selina Tusitala Marsh est reconnue à Aotearoa et au-delà, ses poèmes étant traduits dans plusieurs langues dont le français. Par exemple, en 2015, elle a été récompensée au festival de littérature australienne et néo-zélandaise de Londres. En 2017, elle s’est distinguée lors de la rencontre des poètes lauréats de Nouvelle-Zélande pour 2017-2019. En 2016, elle a par ailleurs composé le poème Unity pour la reine Elisabeth II qu’elle a déclamé dans la chapelle de Westminster à l’occasion d’un comité international du Commonwealth. Aujourd’hui, elle est installée sur l’île de Waiheke en Nouvelle Zélande, face à Auckland, entourée de son mari et ses trois fils.

Son rêve ? Que l’un de ses trois garçons lui écrive un poème. En attendant, elle quitte son île pour la nôtre en ce mois de novembre. Elle promet, à cette occasion, de proposer un extrait de Calabash Breakers (Casse- Calebasses) lors d’une performance. Et puis, intuitive, elle aime interagir avec son public. « Je verrai ce que mes oreilles capteront pour choisir, en fonction des lieux et des gens, quels poèmes je pourrai partager sur place. »

Elle animera également un atelier de « Creative Poetry ».

Rendez-vous

Jeudi 15/11 | 16 h 05 | Table ronde – Voix littéraires, poétiques et… politiques !

Jeudi 15/11  | 18 h 05 | Perfomance poétique et lectures scénarisées Casse-Calebasses

Vendredi 16/11 | 16 h 55 | Rencontre – Talanoa avec Anne Magnan-Park

Dimanche 18/11 | 14 h | Creative poetry workshop – « Finding your voice » How do you find your voice?

How do you write your own, unique, creative turangawaewae (Maori for ‘standing place’) on the page? This 3 hours practice-based workshop, facilitated by New Zealand’s first Pasifika Poet Laureate, will explore your voice through experimentation and writing exercises. Please, bring a photocopy or a piece of writing written in a language other than English.

It might be copied from a book, an article, a letter written by anyone else but you and more important : don’t forget your curious mind !

Salle Mato – Sur inscription au 40 50 95 93 ou par mail à lireenpolynesie@mail.pf 

Dédicaces sur le stand Lire un Pays

Samedi 17/11 | 15 h – 17 h |

Dimanche 18/11 | 10 h – 12 h |


Casse-calebassesCasse-Calebasses – Calabash Breakers

Traduit par Anne Magnan-Park – Éditions Les petites allées [2018]

Quatre poèmes bilingues (anglais et français) de la poétesse officielle de la Nouvelle-Zélande en 2017, qui a des origines dans plusieurs lieux dont Samoa et Tuvalu, la France et l’Angleterre, et qui écrit comme elle boxe, avec énergie et talent. Livré sous sachet cellophane avec une enveloppe assortie.